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Sergei Letov ironise à propos de la culture occidentale. |
Pologne. 1988.
A l’époque de la péréstroïka j’ai eu de la chance de visiter le festival de Cracovie SOLO DUO TRIO. Il s’est gravé dans la mémoire que les Polonais, en entendant le langage russe proposaient de leur vendre les roubles soviétques à la cote plus exagérée par rapport à la cote officielle. Arkadi Kiritchenko a même organisé une sorte d’enchères sur la place principale de Cracovie Rynek Glowny en mettant à l’encan quelques billets de dix roubles resntant dans sa poche. Un jeune Polonais, avec qui nous avons lié conversation pendant un concert dans un café, a été très confus du fait que mon frère cadet chantait le pank en russe. Il ne pouvait pas l’imaginer, unir le pank et le russe dans sa conscience.
En rapport avec un tohu-bohu polonais traditionnel inévitable, les organisateurs nous ont acheté les billets de retour seulement pour Brest (il est possible que les billets de chemin de fer pour l’URSS se vendaient pour les roubles, ce qui était un grand déficit et un objet de la spéculation en Pologne. Il nous ont donné les zlotys pour les frais de transport et ont promis qu’il n’était rien de plus possible que d’acheter les billets pour Moscou dans un train de passage à la frontère. Le soir nous sommes arrivés à la station Terespol et nous avons passé toute la nuit en attendant un train pour l’URSS. Brest se trouvait à quelques 3-5 km, mais à cause de la douane et le contrôle de passport la fronière était sous clef et il était interdit de prendre le train ni d’en descendre. Enfin par tous les moyens bons ou mauvais moi et Arkadi ont arrivé à trouver une voie de garage d’où un train Terespol-Brest avec quatre wagons pour les garde-frontières/douanniers partirait. Quand nous sommes montés avec les coffres contenant les tubas, saxophones et clarinette-basse au quai ruiné un garde-frontière s’est approché de nous. J’ai décidé de manifester la loyauté et a demandé en « polonais » :
– Tchy potcheng do Bzhestou toutai?
Le garde-frontière s’est inqiété, a levé une mitraillette de son épaule, mais après il a demandé avec une certaine intonation suspecte en russe impeccable :
– Gars, vous êtes de Moscou ?
– Mais oui…
– Arrêtez de faire les cons ?! Dîtes normalement, que vous voulez partir pour Brest. Montez, on part maintenant …
Italie.
la Mafia russe De saxophone viole Lorelle sur le quai du Rhin. |
Un jour j’ai voyagé de Turin à Venise par train. Ma connaissance, danseuse italienne dormais, sa tête sur mes genoux. Une étudiante était assise à droite. En jettant l’un coup d’oeil à ses notes j’ai compris qu’elle apprenait Freud et le psychanalyse. De propos en propos, nous avons échanger de deux mots. En face de moi il y avait deux Italiennes agées, qui s’indignaient contre le froid dans le compartiment. Ayant discuté cette question et obtenu mon assentiment on a décidé de demander à une chef de wagon de brancher le chauffage. A l’issu de l’épisode dans le style du cinéma du néoréalisme italien une des mémés qui était la plus curieuse m’a demandé :
– Mon fils, vous êtes de quelle nationalité ? Votre compagne est évidemment italienne, vous avez parlé avec la jeune fille tantôt allemand, tantôt anglais. Avec la chef de wagon – en italien, mais vous n’êtes pas italien, c’est sûr. Nous avons discuté entre nous …
– Moi, je suis Russe…
Les vieilles ont encore fait du chahut et du tapage dans le même style d’où j’ai compris que personne d’elles n’avait deviné et n’avait gagné le débat. Une d’elles a dit en se justifiant :
– Russe… Bien sûr – ils parlent toutes les langues !
En passant beaucoup de temps en Italie dans les années 90 j’ai remarqué que l’attitude envers les russes était très cordiale. J’ai été étonné par l’ignorance totale manifestée par les Italiens en ce qui concernait la politique et par la manque d’attention envers Gorbatchev/Yéltsine. Par exemple, si en Autriche, dans le club de jazz de Vienne Blue Tomato pendant le concert de TRI« O » et de la chanteuse de Touva (1) Saynho il y avait dans la carte les plats de type Jelzyns Fleisch (normalement ce plat s’y appelait Teufels Fleisch – Filet de Diable) et quelque chose concernant Gorbi, au Sud de l’Italie les associations n’étaient pas liées qu’avec les footballeurs soviétiques brillant dans clubs italiens de série A, notamment, Savaroff, Mikhailicenko…
l’Étude de la culture occidentale. Les études pratiques en Italie. |
Les Italiens représentent la Russie comme une Santa Russia étonnante, la Sainte Russie, où il n’y a pas d’homos, par exemple. Pour les Italiens les catégories esthétiques notamment, manger, boire, sexe, théâtre et sport, sont plus importantes, que les catégories idéologiques. Pour ça, ils aiment les Russes. Je me souviens que le directeur du Centre du Théâtre expérimental de Rôme a exprimé ses craintes que si après l’ouverture eventuelle des frontères les Russes actifs, concentrés et de talent partent pour l’Italie les Italiens auraient des problèmes.
Les gauches italiens ont survecu mal la chute du communisme à l’URSS. Pour eux ce n’a pas été la chute de l’idéologie comme telle, mais le discrédit de la grande idée par le pays ne possédant pas des traditions anciennes du self-government communal. Les personnes inconnues à Rôme me prenaient le plus souvent pour un allemand, peut-être à cause de l’accent. On apportait un espresso et … « Bitte ! ». Pour guérir ma nostaligie, à la différence de Tarkovski, j’allait à Porto Portenze à Rôme, un grand marché, qui avait été emparé par les Polonais pour quelque temps, et puis – pour longtemps – par les bandits rackettesr russes. Dans le marché j’entendais toujours la musique des malfaiteurs : – Toi, sale con noir ! Où, merde, vache ! Arrête !! Arrête, toi ! Je te casse la gueule, toi, ordures ! … et la fumée de la Patrie ne semblait plus « suave et agréable » (2).
Europe.
L’Europe moyenne est très différente de l’Italie. L’Italie, c’est plutôt une sorte d’île à part avec sa propre mode non-européenne, cuisine, attitude envers l’histoire, avec sa propre logique et morale. L’Europe est unifiée et uniforme. Le cerveau d’un Européen moyen est lavé jusqu’à la pureté stérile par les mass-média. C’est la confiance totale en ce qu’on parle à la télé et dans les jounaux. C’est la confiance multipliée par l’ignorance totale en ce qui concerne la situation réelle en Russie, son histoire, culture, organisation d’Etat, même les conditions naturelles, ce qui engendre de certains fantasmes chimériques. Le plus étonnant est ce que tous les aspects énumérés ci-dessus concernent également les intellectuels qui se presentent les non-conformistes, avant-gardistes, combattants contre le système de la société de consommation, etc.
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